1. Quand dire bonjour devient un exploit
Il y a des gens pour qui parler en public, aller à une fête ou même répondre au téléphone semble anodin. Et puis il y a les autres. Ceux dont le cœur s’emballe à l’idée de devoir poser une question à un inconnu, ceux qui répètent dix fois une phrase avant de l’écrire, ou qui redoutent à l’avance les regards dans une réunion. Ce ne sont pas des gens faibles ni asociaux. Ce sont des courageux invisibles. Des personnes atteintes de phobie sociale.
La phobie sociale, ou trouble d’anxiété sociale est une peur intense et persistante d’être jugé, observé, ou embarrassé dans des situations sociales. Ce n’est pas une simple gêne. C’est un combat intérieur, silencieux, quotidien. Et surtout, c’est un trouble qui se soigne.
2. D’où vient cette peur qui paralyse ?
La phobie sociale(vidéo) naît souvent d’un mélange subtil entre génétique, éducation et expériences de vie. Une remarque blessante à l’enfance, une humiliation vécue en classe, des parents très critiques ou anxieux eux-mêmes… Et voilà que le cerveau apprend à associer les interactions humaines à un danger. C’est comme si l’amygdale – la partie du cerveau qui détecte les menaces – sonnait l’alerte rouge chaque fois qu’il faut simplement… dire « bonjour ».
Certaines personnes sont plus sensibles, plus conscientes de leur image, plus perfectionnistes. Et dans un monde où l’on valorise les extravertis brillants, ces sensibilités deviennent des vulnérabilités. Mais elles peuvent aussi devenir des forces.
3. Une bonne nouvelle : la phobie sociale se soigne
La première chose à retenir, c’est que l’on peut aller mieux. Ce trouble n’est pas une fatalité ni une étiquette à porter à vie. Il existe des traitements, des chemins, des pratiques qui permettent de retrouver de la liberté. Et ça commence souvent par une chose toute simple : demander de l’aide.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est aujourd’hui la plus efficace pour traiter la phobie sociale. Elle aide à repérer les pensées automatiques (souvent négatives et irréalistes), à les remettre en question, et à se confronter graduellement aux situations redoutées.
J’ai connu une femme qui était incapable de répondre au téléphone, même pour commander une pizza. Son premier exercice ? Appeler une pizzeria et raccrocher. Juste ça. Puis, quelques jours plus tard, elle appelait vraiment. Et trois mois plus tard, elle osait poser une question en réunion. Les petits pas sont de grandes victoires.
4. Quand le corps s’emmêle : l’aide des médicaments
Parfois, l’anxiété est si forte qu’il devient difficile de commencer une thérapie, ou même de sortir de chez soi. Dans ces cas, les antidépresseurs peuvent être utiles. Ils n’effacent pas la peur, mais ils abaissent le volume intérieur. Ils ne remplacent pas le travail thérapeutique, mais ils l’accompagnent.
C’est comme mettre des bouchons d’oreilles dans une pièce pleine de bruit. On entend encore un peu, mais on peut enfin se concentrer sur ce qu’on veut vraiment entendre: ses propres besoins, ses envies, ses valeurs.
5. Retrouver sa voix : les approches complémentaires
La guérison n’est pas linéaire. Elle est personnelle, parfois lente, souvent surprenante. Beaucoup de personnes trouvent aussi un immense bénéfice dans des approches plus douces : pleine conscience, méditation, journal créatif, yoga, des groupes de soutien.
Et parfois, c’est une activité improbable qui devient une porte de sortie. Un jeune homme atteint de phobie sociale a trouvé refuge dans le théâtre d’improvisation. Il pouvait y être un autre. Jouer un rôle. Et dans ce rôle, il a fini par découvrir sa vraie voix. Celle qu’il avait toujours eue, mais qu’il n’osait pas faire entendre.
6. Le regard des autres : un miroir qui déforme
« Et si je me ridiculise ? » « Et si on me juge ? » « Et si je ne suis pas à la hauteur ? » Voilà ce que murmure la peur.
Mais la vérité, c’est que la plupart des gens sont bien trop préoccupés par eux-mêmes pour vraiment nous scruter comme on l’imagine. Et même si certains nous jugent… ils le feront que l’on parle ou non. Alors, autant être soi-même.
Une de mes clientes m’a dit un jour : « Avant, je passais des heures à choisir mes mots. Maintenant, je préfère parler maladroitement que me taire parfaitement. »
7. De la survie à la vie : des histoires qui inspirent
Marc, 34 ans, était programmeur. Il n’avait jamais réussi à faire une présentation sans transpirer abondamment, bafouiller, et s’excuser en boucle. Il pensait qu’il était condamné à rester dans l’ombre. Aujourd’hui, il anime un podcast sur l’introversion et la sensibilité. Il y parle doucement, avec pudeur, et ses mots touchent des milliers de personnes.
Sophie, enseignante, n’osait même pas aller chercher un colis à la poste. Trop peur de rougir, de bégayer, de ne pas savoir quoi dire. Elle a suivi une TCC, avec des expositions progressives, et une bonne dose de patience. Trois ans plus tard, elle est devenue bénévole dans une ligne d’écoute pour adolescents anxieux. « J’étais terrifiée. Maintenant, je tends la main à ceux qui ont encore peur. »
8. Ce que la phobie sociale vous cache (mais que vous devez savoir)
La phobie sociale vous fait croire que vous êtes incapable. Que vous êtes bizarre. Différent. Moins bon. C’est faux. Ce que vous êtes, en réalité, c’est sensible, lucide, et humain.
Vous n’avez pas besoin de devenir le roi ou la reine de la soirée. Vous n’avez pas besoin de faire des discours flamboyants. Vous avez seulement besoin de pouvoir être vous-même, en présence des autres, sans que cela vous coûte toute votre énergie.
Et ça, c’est possible.
9. Le début du chemin, c’est maintenant
Si vous vous êtes reconnu dans ces lignes, sachez que vous avez déjà fait un premier pas. Lire un article sur la phobie sociale, c’est déjà braver un peu la peur. C’est déjà tendre la main à cette part de vous qui veut s’en sortir.
Et même si vous avez l’impression d’être seul, rappelez-vous ceci : des millions de personnes vivent la même chose que vous. Et beaucoup, un jour, ont trouvé le courage de parler, de demander de l’aide, de dire « j’ai peur » et de découvrir qu’elles étaient bien plus fortes qu’elles ne le pensaient.
La phobie sociale ne définit pas qui vous êtes. Elle raconte juste ce que vous avez vécu. Mais c’est vous qui décidez de la suite de l’histoire.
10. Me faire comprendre et aider, mais par qui ?
Plusieurs organismes en santé mentale peuvent vous aider lorsque vous êtes aux prises avec la phobie sociale. Sachez que nous pouvons vous accompagner dans cette démarche personnelle et qu’il y a de l’espoir pour sortir de ce mal-être.
Le GROUPE D’ENTRAIDE G.E.M.E. a pour mission de faire connaître et de démystifier la problématique liée à l’anxiété en général, mais il désire, avant tout, communiquer de l’information, des outils concrets et offrir des services à ses membres pour apprendre à diminuer l’intensité et la durée de leur anxiété (phobie) dans le but de mieux se sentir. La participation à nos groupes de soutien vous permettra de briser l’isolement.
De l’information et plusieurs moyens jugés efficaces dans le traitement de la phobie sociale sont mis à la disposition de ses membres, ce qui permet d’augmenter votre estime de soi, votre capacité de passer à l’action, et surtout de vous permettre de retrouver une meilleure qualité de vie au quotidien.
N’hésitez surtout pas à nous contacter au 450-332-4463 ou par courriel à info@groupegeme.com, nous serons là pour vous accueillir et vous écoutez !
Article fait par Marc Larouche
Édition : avril 2025
Groupe d’Entraide G.E.M.E.
Réf. : méditation (tous les mercredis soir)
Réf. : groupes de soutien (voir calendrier)